QUAND L'AUTRE VIT EN SOI - greffes d'organes et mémoire cellulaire (1)
Des patients transplantés manifestent les traits de personnalité de leur donneur…
Des
familles de donneurs reconnaissent leur défunt dans le
comportement du receveur…
Un phénomène qui dérange, bouleverse et interroge : les organes disposeraient-ils d’une mémoire cellulaire ?
Témoignages, analyse et éléments de réponse. On considère communément que l’apprentissage passe d’abord par le système nerveux, puis par le système immunitaire. Les patients auxquels ont été transplantés des organes périphériques ne devraient donc pas subir de changements de personnalité propres aux donneurs qu’ils n’ont jamais rencontrés. Lorsque de telles transformations ont été observées après des transplantations d’organes, on a tenté de les expliquer par les effets des médicaments immuno-suppresseurs, le stress psychosocial ou une psychopathologie préexistante des receveurs.
Cependant, la théorie des systèmes vivants énonce explicitement que toute cellule vivante possède une “mémoire” et des sous-systèmes fonctionnels “déterminants”.
En outre, la récente intégration du concept d’énergie dans la théorie des systèmes (appelée théorie des systèmes d’énergie dynamiques) permet logiquement de conclure que tous les systèmes dynamiques stockent des informations et de l’énergie à divers degrés.
Le mécanisme de mémoire systémique constitue une explication plausible de l’évolution des propriétés systémiques émergentes (nouvelles) par le biais de rétroactions récurrentes (c’est-à-dire les circulations non linéaires d’informations et d’énergie reflétant les interactions constantes des composants dans un réseau dynamique complexe). Il existe des boucles de rétroaction récurrentes dans tous les systèmes atomiques moléculaires et cellulaires. Par conséquent, on devrait trouver dans ces systèmes des preuves de mémoire systémique atomique, moléculaire et cellulaire.
Une
histoire stockée dans les tissus
Le
mécanisme de mémoire systémique a été
appliqué à diverses observations controversées
et apparemment anormales dans les médecines douces et
alternatives, dont l’homéopathie. Il permet aussi de tirer
de nouvelles conclusions. Par exemple, que les receveurs sensibles
d’organes transplantés peuvent manifester certains aspects
de l’histoire personnelle du donneur, stockés dans les
tissus transplantés.
En 1977, est paru un livre intitulé « A Change of Heart » retraçant les changements apparents de personnalité observés chez Claire Sylvia, une jeune femme ayant subi une transplantation cœur-poumon au Yale-New Haven Hospital, en 1988. Elle déclara avoir remarqué des changements dans ses attitudes, habitudes et préférences après son opération.
Elle avait des envies inexplicables d’aliments qu’elle n’appréciait pas auparavant. Par exemple, elle, qui était une danseuse et une chorégraphe très attentive à sa santé, n’avait pu résister, en quittant l’hôpital, à l’envie d’aller dans un fast-food et de commander des nuggets de poulet, aliment qu’elle ne consommait jamais.
Claire
se sentit attirée par les couleurs froides et délaissa
le rouge et l’orange vifs qu’elle portait auparavant. Elle
commença à se comporter de manière agressive et
impétueuse, ce qui ne lui ressemblait pas, mais s’avéra
typique de la personnalité de son donneur. Fait intéressant,
on avait retrouvé des nuggets de poulet frit du même
fast-food dans la veste du jeune homme (son donneur) au moment de sa
mort.
Un
autre sens au rejet
William Novak, co-auteur du livre, a voulu connaître les diverses opinions relatives à la plausibilité d’une mémoire cellulaire. Pearsall suggérait que les médicaments immunosuppresseurs pouvaient théoriquement abaisser le seuil à partir duquel des patients pourraient potentiellement enregistrer des souvenirs cellulaires stockés dans les organes transplantés.
Schwartz et Russek pensaient que le processus de rejet pouvait non seulement refléter le rejet du matériau composant les cellules mais aussi celui de l’énergie et des informations systémiques également stockées dans les cellules.
Le cas de Claire était très particulier car elle avait reçu une quantité importante de nouveaux tissus (cœur et poumons), qu’elle se souciait de sa santé et qu’elle était ouverte et sensible sur le plan émotionnel. Selon Schwartz et Russek, Claire Sylvia était sans doute le cas typique de la mémoire cellulaire systémique.