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CHEMINS DE VIE
25 février 2008

QUAND L'AUTRE VIT EN SOI... (2)

Dix témoignages clés

Cet article rapporte les observations clés de dix cas les plus représentatifs parmi les soixante-quatorze transplantés (dont vingt-trois du cœur) ayant présenté, à des degrés divers, de telles transformations et sur lesquels s’est penché Pearsall au cours des dix dernières années.

Ces témoins ont accepté de faire part des changements de personnalité consécutifs à leur opération, étayant l’hypothèse de la mémoire systémique. Afin de préserver l’intimité des familles des donneurs et des receveurs, celle des médecins et des hôpitaux, donneurs et receveurs sont désignés par un numéro, sauf quand leur prénom a été mentionné par des membres de la famille ou des amis dans les transcriptions.

Tous les receveurs et les membres de la famille ou amis des donneurs ont été interviewés par Pearsall et enregistrés par magnétophone. Les transcriptions ont été examinées par Schwartz et Russek, puis sélectionnées pour cet article. Chacun de ces dix cas comprend le témoignage d’un membre de la famille du donneur (ou équivalent), le témoignage du receveur (ou équivalent) et le témoignage d’un membre de la famille ou d’un ami du receveur. Les propos des membres de la famille du donneur, des receveurs, et des membres de la famille ou des amis du receveur sont directement extraits des transcriptions. Les opinions personnelles (y compris les passages discutables) sont rapportées mot pour mot. Chaque cas inclut de deux à cinq exemples de parallèles entre le donneur et les changements observés chez le receveur après la transplantation.

Cas n° 1 :

“Je sais qu’il est en moi, et qu’il est amoureux de moi”

Le donneur était un jeune homme de 18 ans, tué dans un accident de voiture. Le receveur était une jeune fille de 18 ans atteinte d’une endocardite doublée d’une insuffisance cardiaque.

Le père du donneur, psychiatre :

“Mon fils passait son temps à écrire de la poésie. Nous avons attendu plus d’un an pour ranger sa chambre après sa mort. Nous avons découvert un livre de poèmes qu’il ne nous avait jamais montré, et nous n’en avons jamais parlé à personne. L’un d’eux nous a bouleversés, tant émotionnellement que spirituellement. Mon fils y pressentait sa mort soudaine. Il était aussi musicien et nous avons retrouvé une chanson qu’il avait intitulée ‘Danny, mon cœur est à toi’ (les paroles montraient que mon fils sentait qu’il allait mourir et donner son cœur à quelqu’un). Il avait décidé de faire don de ses organes quand il avait 12 ans. Nous trouvions cela très courageux, mais nous pensions que c’était parce qu’ils en parlaient à l’école. Lorsque nous avons rencontré le receveur, nous avons été si… nous n’avons pas compris ce qui s’était passé. Nous ne le comprenons pas davantage aujourd’hui. C’est tout simplement incompréhensible.”

Le receveur :

“Quand ils m’ont montré des photos de leur fils, je l’ai immédiatement reconnu. Je l’aurais reconnu n’importe où. Il est en moi. Je sais qu’il est en moi et qu’il est amoureux de moi. Il a toujours été amoureux de moi, peut-être à une autre époque, quelque part. Comment pouvait-il savoir, des années avant sa mort, qu’il allait mourir et me donner son cœur ? Comment pouvait-il savoir que je m’appelais Danny ? Ensuite, quand ils m’ont fait écouter certaines de ses chansons, je pouvais finir les phrases toute seule. Je ne jouais d’aucun instrument avant, mais après ma transplantation, je me suis mise à adorer la musique. Cela venait du cœur. Mon cœur avait besoin de jouer de la musique. J’ai dit à ma mère que je voulais prendre des cours de guitare, l’instrument dont jouait Paul [le donneur]. Sa chanson est en moi. Je le ressens très fortement le soir, c’est comme si Paul me chantait une sérénade.”

Le père du receveur :

“Ma fille avait, si l’on peut dire… une vie quelque peu dissolue. Jusqu’à ce qu’elle tombe malade – par la faute d’un dentiste, soi-disant – elle était déchaînée. Ensuite, elle s’est beaucoup assagie. Je pense que cela est dû à sa maladie, mais elle affirme se sentir davantage d’énergie, et non pas moins. Elle a dit qu’elle voulait jouer d’un instrument et chanter. Quand elle a écrit sa première chanson, elle y décrivait son nouveau cœur comme le cœur de son amoureux. Elle disait que son amoureux était venu la sauver.”

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