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CHEMINS DE VIE
30 mars 2015

TRANSMUTER NOTRE VIE QUOTIDIENNE PAR L'ALCHIMIE

« Il n’y a pas de lumière sans ombre et pas de totalité psychique sans imperfection. La vie nécessite pour son épanouissement non pas de la perfection, mais de la plénitude. Sans imperfection, il n’y a ni progression, ni ascension. » Carl Gustav Jung

Cette phrase résume à elle seule toute la démarche de l’alchimie psychologique et spirituelle. Elle résume aussi l’esprit de l’atelier que j’ai créé pour vous accompagner.

Car, soyons clair et allons droit au but ! N’êtes-vous pas fatigué(e) de courir tout le temps, depuis tant d’années, après la perfection ? Courir après la perfection physique (il faut avoir un corps irréprochable et dépourvu de toute maladie) ! Courir après la perfection psychologique (il faut se débarrasser de toutes nos névroses et tous nos défauts) ! Courir après la perfection sociale (il faut être un ami fidèle, gentil, agréable, avec une belle famille, des enfants qui vont bien à l’école, etc.) ! Courir après la perfection amoureuse et sexuelle (il faut être un(e) amant(e) performant, présent, amoureux, fidèle, passionné, attentif, que sais-je encore) ! Courir après la perfection spirituelle (il faut vivre au milieu d’une société de fous comme un sage ou un saint) !

En vous demandant cela, évidemment, je ne m’exclus pas de la question ! J’ai été pendant des dizaines d’années un perfectionniste acharné. J’étais tyrannique vis-à-vis de moi-même comme vis-à-vis des autres. Pour moi, rien n’était jamais assez parfait !

Il m’a fallu des années pour me rendre compte que cette quête permanente de la perfection était issue de notre culture judéo-chrétienne. L’Église nous a convaincu pendant des siècles que nous devions nous laver du péché originel ! Et devenir les plus parfaits possible ! Depuis quelques décennies, le mouvement du développement personnel a pris le relais de l’Église pour nous convaincre que nous sommes tous névrosés et que nous devons « travailler sur nos névroses » ! Ainsi, la névrose est devenue le nouveau visage du péché originel…

Le piège dans tout cela, c’est que nous avons beau enchaîner les séminaires, les conférences, les thérapies, les lectures de développement personnel, nous constatons qu’en fin de compte, rien ne change réellement dans notre vie ! Je ne sais pas comment ça se passe pour vous. Mais la question que je me pose, c’est : vous sentez-vous prisonnier des schémas répétitifs qui envahissent votre quotidien ? Avez-vous la désagréable impression que tous vos efforts pour transformer votre vie ne sont finalement que des vœux pieux, des résolutions qui ne tiennent pas, des coups d’épée dans l’eau ? Avec comme bilan des sommes d’argent considérables dépensées en pure perte ! Et surtout, beaucoup de découragement, d’auto-dévalorisation, de lassitude…

Face à cette difficulté, beaucoup de personnes se sentent comme dans une impasse. Combien de personnes ne m’ont-elles pas confié qu’elles étaient fatiguées de multiplier les tentatives et les démarches pour en revenir toujours au même point, c’est-à-dire le statu quo, si ce n’est une aggravation de la situation. En d’autres termes, changer semble une mission impossible !

Et si c’était vrai ? S’il était vrai que changer est vraiment une mission impossible ? Et si nous considérions un instant que c’est justement notre volonté de changer, de nous améliorer qui engendre toutes ces frustrations et ces impasses… Et que, quoi que nous fassions, nous ne pourrons jamais changer les aspects fondamentaux de notre personnalité ?

Depuis fin 1982, j’ai participé à des centaines de journées de formation et d’atelier, j’ai lu plusieurs centaines de livres de psychologie et de spiritualité, j’ai bénéficié de centaines d’heures de thérapie. Pourtant, fondamentalement, je n’ai pas changé. Ma structure de personnalité ne s’est pas modifiée. Mon bilan est peut-être sévère, mais je vous invite à faire le même exercice et à regarder honnêtement ce que vous avez investi (en temps, en argent, en énergie, en travail). Bénéficiez-vous d’un vrai retour sur investissement ? Vos efforts ont-ils été réellement couronnés de succès ? Si c’est le cas, tant mieux pour vous. Si ce n’est pas le cas, lisez ce qui suit.

La seule démarche qui m’a vraiment permis de me sentir mieux dans ma peau, d’être plus en harmonie avec moi-même, c’est la démarche de l’alchimie psychologique telle qu’elle nous a été léguée par le psychanalyste Carl Gustav Jung. Les alchimistes du Moyen-Âge ont toujours cherché à transmuter les métaux vils en métaux précieux. Autrement dit, changer le plomb en or… Sur le plan psychologique et spirituel, Jung nous propose d’entrer dans la même démarche alchimique, en transmutant en lumière consciente ce qu’il nomme nos ombres.

Qu’y a-t-il de vraiment différent dans la démarche alchimique par rapport aux démarches classiques (et nombreuses) de développement personnel ? La grande différence, c’est que l’alchimie ne nous demande pas de viser la perfection. Elle ne nous demande pas d’éliminer nos névroses pour être mieux dans notre peau, en meilleure santé, plus éveillé. Ce que l’alchimie nous invite à faire, c’est à plonger dans nos difficultés, dans nos défauts, dans nos névroses, en les reconnaissant et en les acceptant. Pour quoi faire ? Pour les transmuter, c’est-à-dire, pour en faire une matière première (la materia prima, disent les alchimistes) qui pourra devenir utile aux autres et à nous-mêmes.

Voulez-vous un exemple ? Entre l’âge de 18 et 23 ans, j’avais un énorme défaut. Lorsque j’étais invité à souper chez des amis, même si nous étions quatre, six ou dix autour de la table, il n’y avait qu’une seule personne qui parlait pendant toute la soirée, de 19 heures jusqu’à une heure du matin. C’était moi ! Les autres m’écoutaient — avec intérêt certes — et moi, je parlais, je parlais, je parlais… J’avais un tel besoin de reconnaissance à l’époque ! Un psychanalyste m’aurait dit, si je l’avais consulté alors, que cette tendance à parler tout le temps était une névrose ! Et il m’aurait recommandé de travailler sur moi pour laisser les autres exister autour de moi. Il m’aurait recommandé de réprimer cette tendance pour œuvrer à mon perfectionnement. En d’autres termes, éliminer ce défaut pour devenir plus vertueux.

Cette vision négative de la névrose m’aurait fait passer à côté d’une richesse extraordinaire. Car, même si elle provoquait des conséquences désastreuses dans ma vie (je n’étais pas souvent réinvité deux fois à la même table), elle recelait un potentiel énorme : une capacité à parler pendant des heures en captivant l’attention de mon public. C’est là que la démarche alchimique me fut d’un grand secours. Au lieu de jeter aux poubelles ce terrible défaut, j’ai appris à voir au-delà de mon défaut une compétence naturelle que j’avais à reconnaître et à accepter, pour la transmuter en quelque chose d’utile pour les autres et pour moi. C’est ainsi que j’ai choisi le métier de conférencier. Grâce à cela, non seulement je peux mettre mon talent au service d’un grand nombre de personnes, non seulement je m’épanouis dans une activité professionnelle qui me plaît, mais en plus, je gagne ma vie grâce à ce que je croyais être un défaut. En opérant cette action, je n’ai rien changé de fondamental : j’ai simplement transmuté le plomb de ma névrose en l’or de mon talent !

Ceci est un exemple parmi beaucoup d’autres de ce qu’on peut faire avec l’alchimie psychologique et spirituelle. Je chemine grâce à l’alchimie depuis 1984, année de ma découverte des travaux de Carl Gustav Jung et de ses disciples (Étienne Perrot et Marie-Louise Von Franz). En près de trente ans, l’alchimie m’a permis de me sortir d’une grave dépression (en 1991). J’ai pu me guérir d’un cancer du cervelet en 1997 (je fais le récit de toute cette aventure sur mon site dans la section article). J’ai réussi à transmuter les rapports de pouvoir que j’entretenais avec les autres en relations respectueuses des autres et de moi. J’ai été rechercher l’énergie bloquée au cœur de mes blessures émotionnelles pour lui permettre de recirculer en abondance (ce qui m’a permis de diminuer drastiquement mes besoins en sommeil). Je suis devenu plus tolérant à ce que les autres vivent et expriment. Et surtout, je fais de toute expérience désagréable (et en apparence négative) une occasion d’apprendre quelque chose, de m’enrichir, d’évoluer en conscience.

Pour résumer, l’alchimie, c’est comment faire de nos faiblesses des forces, comment faire de nos blessures des aptitudes, comment faire de nos défauts des compétences utiles ? Sans rien changer. Sans lutter. Sans se faire violence.

Jean-Jacques Crèvecoeur

(source :http://creer-une-meilleure-vie.com/202/)

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