PLAIDOYER POUR UNE MEDECINE DE TERRAIN (1)
(Daniel
Kieffer)
Est-ce
que se soigner par naturopathie pose le dilemme de choisir entre
médecine classique et médecine alternative ? Les deux
approches sont-elles conciliables ?
La
naturopathie peut se définir comme la synthèse des
méthodes naturelles de santé appliquées aux
secteurs de la prévention et de l’auto guérison. En
ce sens, il est tout à fait possible d’envisager un
accompagnement naturopathique chez les bien portants, à titre
d’hygiène vitale naturelle : se réconcilier avec une
nutrition saine, l’exercice physique, l’usage raisonné de
l’eau, du soleil ou des élixirs floraux ou des huiles
essentielles n’a rien de commun avec une démarche de
prévention médicale, souvent limitée aux
pratiques de la vaccination, voire aux campagnes anti-tabac ou
dépistage des maladies lourdes.
Lorsque la maladie est là, le diagnostic médical s’avère précieux afin de déterminer le degré de gravité, de lésion ou d’urgence. Ce diagnostic, acte délicat s’il en est pour le médecin, débouche normalement sur un traitement symptomatique, médicamenteux ou chirurgical par exemple. Or, si cette stratégie se justifie parfaitement en cas de danger vital, il est d’innombrables situations où l’on peut faire appel aux forces guérisseuses intrinsèques du patient par des moyens très simples et naturels : on passe ici de la naturopathie préventive (hygiène de vie) à la naturopathie thérapeutique. Grâce à des cures et des stratégies individualisées, le praticien de santé naturopathe va alors optimiser les processus de l’homéostasie (auto-régulation biologique), l’élimination naturelle des surcharges (toxiques et toxines) à l’origine de bien des troubles, la recharge en nutriments (carences ou sub-carences fréquentes en vitamines, oligo-éléments, enzymes, minéraux, acides aminés,Naturopathie et allopathie sont ainsi parfaitement conciliables, mais elles interviennent à des temps différents de l’histoire du patient. On ne substitue jamais une médecine d’urgence par quelques remèdes issus des médecines dites douces (plantes, homéopathie, sophrologie…), mais s’il est des situations où il est légitime de se faire « prendre en charge » par la médecine (malade passif, médications souvent iatrogènes mais pourtant indispensables), tous les troubles de « terrain » et toutes les pathologies chroniques fonctionnelles peuvent être résolus à condition que le patient se responsabilise et modifie profondément ses habitudes de vie (gestion du stress, réglage alimentaire, alternances travail / repos, mouvement, …)
Quelles
sont les relations aujourd’hui au niveau Européen entre le
corps médical traditionnel et les praticiens ou les
associations de praticiens de santé au naturel ? Existe-il des
différences entre les pays ?
Les
médecines » non conventionnelles » (terme choisi
par le Conseil Européen) ou « traditionnelles et
complémentaires » (terme choisi par l’OMS) englobent à
ce jour :
l’acupuncture,
l’ostéopathie (et la chiropraxie),
l’homéopathie,
la médecine traditionnelle chinoise,
la médecine anthroposophique,
la phytothérapie et la
naturopathie.
Leur pratique est soit parfaitement intégrée
dans certaines nations (Allemagne, Grande-Bretagne, Pays Scandinaves,
…), soit en partie tolérée (Espagne, Portugal,
Hongrie,…) soit quasiment exclue (Luxembourg, certains cantons
suisses, Autriche, …).
Quoi qu’il en soit, prise en sandwich entre la croissante demande populaire et les très claires orientations européennes, la législation française ne pourra que s’ouvrir dans les années à venir comme en vient de témoigner la toute nouvelle intégration des ostéopathes et chiropracteurs.…) etc.
(...)