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CHEMINS DE VIE
1 décembre 2008

S'ENTRAINER A L'ESTIME DE SOI (3)

Ressentir le malaise

Nos émotions, nos sentiments et nos pensées s’inscrivent physiquement dans notre corps. À tout moment, ce dernier nous fournit des indices, des signaux de ce qui se passe à un niveau plus profond. Encore faut-il en être conscient et ne pas les mettre de côté, en se disant qu’on se trompe sûrement sur leur signification, et accueillir favorablement cette sagesse de notre corps. Il peut s’agir d’une tension, de la crispation d’un muscle, d’une chaleur intense ou d’un frisson, de battements accélérés du cœur, d’une nausée, d’une anxiété soudaine ou d’un goût irrépressible de fuir.

Ces sensations peuvent être déclenchées par des personnes connues ou non ou des situations, des lieux. Il peut arriver que l’on décide de passer par-dessus ces signaux précieux par manque de confiance dans nos propres sensations, faisant fi ainsi d’une grande richesse que nous partageons avec les animaux, c’est-à-dire l’instinct. Pourtant, il y a dans ces réactions une intelligence que nous avons intérêt à respecter. Lorsque nous nous invalidons de la sorte, que nous trouvons des excuses à l’autre ou, pire, que nous lui abandonnons notre pouvoir, nous passons par-dessus notre impression, notre intuition pour nous rendre compte plus tard que nous aurions eu avantage à nous faire confiance. Par exemple, songez à une situation où vous vous êtes forcé à rester en compagnie d’une personne qu’au départ vous ne sous sentiez pas capable de supporter, en vous disant que vous étiez mal disposé… et que finalement la rencontre a presque été une torture. L’émotion est parfois plus juste et plus authentique que la raison. Elle est la voie privilégiée pour accéder à un niveau plus profond. Celui qui a une bonne estime de lui se fait confiance et respecte son instinct. Il se permet d’avoir du pouvoir, celui de quitter par exemple dans la situation décrite précédemment. Évidemment, pour créer cette nouvelle habitude, nous devons tout d’abord nous arrêter pour prendre conscience de notre état émotionnel et décider de nous faire confiance.

Aller dans le sens du ressenti

Être capable de dire non est une façon de prendre soin de soi. Ce n’est pas toujours facile, car on peut craindre la critique, les remarques de manipulation, des répercussions du fait d’exprimer ce que l’on veut vraiment ou ce que l’on ne veut pas. Il faut surmonter la peur du rejet, de la désapprobation et de la non-acceptation. Ce vieux conditionnement est si fort qu’il nous suggère presque que notre survie dépend du fait de ne pas déplaire ! Pourtant, rappelez-vous une fois où, poussé dans vos derniers retranchements, vous n’avez pu faire autrement que de vous affirmer. Quelle sensation de pouvoir personnel, quelle satisfaction, quelle délivrance !

De la même manière, il est inacceptable de se laisser critiquer du fait d’éprouver telle émotion ou tel sentiment particulier. Toutes les émotions sont correctes et valables. C’est le comportement qui peut être discutable. Nous n’avons pas à être conformiste dans le seul but d’avoir la paix. Au contraire, se refuser le droit de vivre sa peur ou sa colère ou ses valeurs est le meilleur moyen d’être en conflit avec soi-même. Les adultes qui ont une bonne estime d’eux-mêmes sont capables de s’exprimer librement, quelles que soient les réactions des autres, de dire leur désaccord lorsque la situation le demande, de poser leurs limites et de garder un sens du moi fort.

Lorsque nous sentons qu’il le faut, nous avons aussi le droit de changer d’idée et, à tout moment, de l’exprimer. Développer de telles attitudes demande du courage. Encore une fois, le recul est nécessaire pour prendre conscience des occasions où l’on dit oui alors qu’il faudrait dire non. Nous devons aussi évaluer les conséquences possibles du fait de dire non, les bénéfices à se dire oui à soi, nous aimer suffisamment pour le faire et, enfin, savourer les résultats. Une bonne décision devrait toujours mettre fin aux tergiversations de l’ambivalence et entraîner, sinon un grand plaisir, au moins une satisfaction certaine. Enfin, il faut le faire sur une base régulière, en commençant peut-être par de petits événements, de petites décisions, au risque d’être taxé d’instable.

(...)

 

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