DOUZE OUTILS POUR GERER SES EMOTIONS EN SITUATION DE CHANGEMENT (1)
(Par Marie Bérubé etMarc Vachon)
Êtes-vous
lassé d’entendre parler de changement ? Voilà une
réalité qui fait partie de notre quotidien, au travail
comme dans notre vie personnelle. Certains sont souhaités tant
il est synonyme pour plusieurs d’anxiété, de
dérangement, de bouleversement et même de souffrance,
avec ses répercussions inévitables sur l’individu,
le couple, la famille et la société en général.
Plus personne n’y échappe, il est incontournable.
Le
travail est en mutation actuellement, à tous les niveaux de la
hiérarchie, que ce soit dans les grandes et petites
entreprises en mal de rationalisation, dans la fonction publique où
l'on tente réingénierie sur réingénierie,
dans les centres hospitaliers, dans les maisons d’enseignement,
dans les industries qui cherchent à rester concurrentielles
dans un marché qui se mondialise, dans la grande et la petite
entreprise privée qui visent la qualité et la
performance.
Comment
réagissent émotionnellement les individus face aux
changements? Quand on demande aux travailleurs comme aux
gestionnaires et aux cadres, d’identifier les sentiments les plus
fréquents qu’ils vivent à travers tous les autres à
leur travail, invariablement ils parlent d’impuissance,
d’appréhension et de frustration. Impuissance face à
des décisions irréversibles, devant lesquelles ils
n’ont qu’à se soumettre. Frustration, qui n’est que le
pendant de l’impuissance. Et appréhension face à
l’avenir que leur réserve «ceux qui savent».
Les conversations de corridor reflètent bien le sentiment de perte de contrôle qui habite maintenant une bonne partie des troupes : «De toute façon, qu’est-ce que tu veux qu’on y fasse... On est juste des numéros pour eux... C’est pas nous qui décidons... Je m’attends à ce que ce soit mon tour tantôt... On va y goûter... C’est déjà décidé d’avance... Qu’est-ce qu’ils attendent pour réagir et faire quelque chose... Ça va finir par sauter». Quand on est convaincu que les événements ont pris le dessus sur nous, il est très difficile d’éprouver un enthousiasme débordant pour son travail ou même pour la vie en général.
Les
répercussions
On
sait maintenant, sans l’ombre d’un doute, que le corps et
l’esprit sont intimement reliés l’un à l’autre,
que toute émotion ressentie de façon continue finit
par avoir des répercussions sur le corps, en affectant la
chimie corporelle, la pression sanguine, le métabolisme, le
système immunitaire et la libido. Ce n’est une surprise pour
personne alors de voir autant de gens souffrir d’hypertension, de
problèmes cardiaques, d’ulcères d’estomac, de
problèmes digestifs, d’arthrite, de migraine, de problèmes
oculaires, sexuels et d’autres symptômes physiques
directement reliés au stress.
À côté de cela, nous assistons à une augmentation considérable des problèmes d’ordre psychologique (près de 200% dans certains milieux depuis quelques années). Absentéisme, congés de maladie en sont souvent l’expression, seules façons pour plusieurs de «souffler» un peu, de rétablir l’équilibre rompu, avant d’avoir recours à des moyens plus destructeurs comme l’alcool, les drogues, le jeu et, en dernier lieu malheureusement, aux PAE (programmes d’aide aux employés) quand ils existent.
Des
habiletés à développer
Un
homme perd son emploi. Découragé, blessé, il
perd l’estime de lui-même et sombre graduellement dans la
dépression. Il essaie de trouver réconfort dans
l’alcool et devient de plus en plus violent, mettant en péril
sa vie familiale. Convaincu qu’il est fini, que l’avenir est
fermé, voulant éviter que son amie ne le quitte, il
prend un fusil et, après avoir tiré sur elle, il
retourne l’arme contre lui-même et se suicide...
Un
autre homme, après plus de 20 ans de loyaux services dans une
entreprise, se fait congédier du jour au lendemain pour des
motifs peu valables qu’il ne comprend pas.
(...)