A l'instar de la classification des hôtels, la viande vendue en supermarché aura droit à une, deux ou trois étoiles en fonction de sa "qualité". Le nouvel étiquetage de la viande, qui se veut plus simple et plus lisible pour le consommateur, entre en vigueur dès le samedi 13 décembre. Cette mesure concerne la viande de bœuf, de veau et d'agneau, vendue emballée dans les grandes et moyennes surfaces.
Seront classés trois étoiles le filet, le faux-filet, la basse côte, le collier. La hampe et l'escalope seront classées deux étoiles. Ce sera une seule étoile pour le paleron et le gîte-noix. Ce sont les enseignes elles-mêmes qui attribueront les étoiles à leur viande.
Autre changement, il ne sera plus nécessaire de préciser dans le détail le nom du muscle vendu: fini les indications méconnues (jumeau, araignée...) remplacées par des termes plus génériques comme "steak" ou "rôti" par exemple. Enfin, le mode de cuisson le plus approprié sera expliqué sur l'emballage.
Ce nouvel étiquetage se veut "plus simple et plus compréhensible" pour les consommateurs. Des étoiles pour la viande ? Christian Le Lann, président de la confédération française de la boucherie-charcuterie-traiteurs, s'étrangle.
"Il paraît que pour le consommateur, c'est trop difficile quand il achète sa viande de demander de la poire, du merlan, de l'araignée, du dessous de tranche…", a ironisé celui qui est également boucher dans le 20e arrondissement de Paris, ce mardi chez Jean-Jacques Bourdin. Pour lui, il y aura tromperie sur la marchandise: "Normalement la partie la plus tendre de la viande aura trois étoiles, mais si l'animal est très vieux, il ne méritera qu'une étoile, mais qui va déterminer cela ?". "Il paraît que c'est plus simple, mais en fait on abrutit le consommateur, s'est-il agacé. Ce n'est pas de la transparence, c'est de l'opacité, pour le profit de la grande distribution et des industriels de la malbouffe une nouvelle fois".
Christian Le Lann a également regretté qu'aucune leçon, selon lui, n'ait été tirée de l'affaire des lasagnes à la viande de cheval. "Rien n'a changé, nous ne connaissons pas l'origine des viandes qui sont mises dans les plats préparés, et il est temps pour le consommateur de savoir ce qu'on met dans le minerai de viande".
Et Christian Le Lann de rappeler que rien ne change, par contre, chez les artisans bouchers, où les amateurs de poire, de merlan et d'araignée, pourront retrouver leurs morceaux de viande préférés.
Suivez Jean-Jacques Bourdin sur Twitter
Réagissez sur le compte Twitter d'RMC avec le hashtag #BourdinDirect