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CHEMINS DE VIE
22 mai 2015

EDITORIAL D'ALTERNATIVE SANTE N°140 : ENCORE LE DON D'ORGANES

J'espère pour vous que vous n'avez pas l'intention de mourir dans les prochains jours. Si c'est votre cas, n'oubliez pas de vous préoccuper de vos organes avant de passer de vie à trépas car ils ne sont désormais plus à vous. Ils appartiennent à la collectivité depuis que les députés ont voté, il y a quelques jours, la loi Touraine.

Auparavant, avant de vous transformer en magasin de pièces détachées, on vérifiait que vous aviez donné votre accord formel à un don d'organes. Aujourd'hui, on le présumera. Finie la générosité, la grandeur d'âme, maintenant, c'est la réquisition.

Je ne doute pas que cette loi ait été adoptée pour des raisons louables. Il y a tant de demandes d'organes et si peu d'offres que cela ouvre la porte à un marché parallèle des organes, hautement rémunérateur et bien peu moral. Mais cette appropriation du corps - même s'il est mort - par le législateur fait quand même frémir. Car si vous avez le bon profil (entre 16 et 30 ans) et que vous avez été gravement blessé à la tête, qui vous dit qu'on ne cherchera pas à préserver vos organes plutôt que de vérifier s'il n'y avait pas moyen, malgré tout, de vous sauver ?

Dans un précédent article de cette newsletter (voir ici)
, nous avions soulevé la question du don d'organes et avions provoqué - comme souvent - une foule de messages indignés de nos lecteurs. Toutefois, comment ne pas s'interroger sur cette définition de la mort médicale (mort cérébrale) qui nous vaudra bientôt la dissection.


Traditionnellement, la mort est constatée par l'arrêt du coeur et du souffle, mais, depuis 1968, c'est la mort cérébrale qui compte. Lorsque l'on sait qu'aucune transplantation cardiaque n'est possible avec un coeur qui ne bat plus, on comprend la nécessité de cette nouvelle définition de la mort, sinon, il n'y a plus de greffe du coeur possible...

Or le cœur, les poumons, le foie peuvent fonctionner en l’absence de tout fonctionnement cérébral.
On sait aussi que la plupart des fonctions vitales continuent malgré la mort cérébrale (digestion, excrétion...). Le « mort » cicatrise, et si c'est un enfant, il continue à grandir.


Saviez-vous d'ailleurs que, pour pouvoir prélever les organes, les médecins doivent pratiquer l'anesthésie ou injecter des substances paralysantes (la douleur subsiste-t-elle ?). Cette information est très peu connue du grand public. Par ailleurs, il est arrivé maintes fois qu'un patient en état de « mort cérébrale » se réveille brusquement sous l'effet d'une douleur ou d'un choc.

Enfin, personne ne conteste maintenant le fait que les milliards de cellules qui composent notre organisme sont toutes interconnectées de la tête aux orteils et que la conscience est un phénomène global du corps dont le cerveau est seulement le transcripteur. Dans de nombreuses traditions, la veille du corps du défunt dure plusieurs jours car c'est un moyen de lui laisser le temps de quitter son enveloppe charnelle complètement. Avec la loi Touraine, il faudra se grouiller de partir si on veut rester entier !

Ainsi, cette affaire de don obligatoire nous oblige à nous interroger sur le passage de la vie à la mort. La médecine officielle part du principe que c'est comme un interrupteur avec un côté "ON" et un côté "OFF". J'ai tendance à penser que c'est plus compliqué que cela et surtout, plus long et plus doux.

Certains lecteurs m'en voudront sûrement d'aborder la mort avec une certaine froideur et même un certain cynisme. Mais n'est-ce pas pour cela que vous nous lisez ? Pour lire autre chose que ce qui se publie partout. Cette semaine, vous pourrez découvrir un des facteurs clés du vieillissement dont on parle très rarement : la glycation. C'est comme si de l'humus se développait dans vos cellules. C'est à deux doigts du diabète, mais si vous n'êtes pas diabétique, on ne vérifiera jamais si vous êtes atteint gravement par ce phénomène.

Alexandre IMBERT

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