Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CHEMINS DE VIE
28 mars 2008

ACCEPTER DE PRENDRE DES RISQUES (fin)

Des bébés déjà conditionnés

Dès la petite enfance nous sommes privés du plaisir de l'aventure et du risque. Cela commence par la grenouillère, le combiné que l'on met aux bébés. Vous connaissez ces combinaisons si jolies, en mousse élastique, ces sacs dans lesquels on eferme l'es bébés dès la naissance pour qu'ils n'aient pas froid, ni aux jambes ni au ventre. C'est tellement mignon ! On dirait de vrais nounours pour jouer à la poupée ! Sauf que ... essayez d'imaginer que vous passez ne serait-ce que vingt-quatre heures d'affilée dans une telle combinaison. Vous ne pouvez pas écarter les doigts de pieds librement, vos orteils se plient peu à peu à la forme future des boîtes à pieds que nous nommons chaussures. Vous ne pouvez pas découvrir votre souplesse et votre corps en tétant votre gros orteil, vous ne pouvez pas explorer votre zizi ou votre nombril, vous ne pouvez pas sentir sur vos jambes l'air qui circule dans la mièce. Vous ne pouvez pas agripper le sol de vos orteils pour apprendre à marcher à quatre pattes.

De plus la coucher merveilleusement absorbante vous garde les fesses et le sexe au chaud des journées et des nuits entières, ce qui est très dommageable pour votre santé ! Vous passez votre vie entre berceau, baby-relax, siège bébé de voiture, poussette, parc, puis crèche, salles de classe, garderies, cours d'école, maisons, pédiatre et PMI et j'en passe.

Or un enfant est fait pour vivre dehors, grimper aux arbres, nager, courir, jouer avec la terre et le sable (le vrai, pas celui d'un bac à sable !) sa peau doit recevoir la lumière naturelle hiver comme été mais on a peur qu'il ait froid et on lui met collants, joggings, pantalons, toujours pour sa sécurité. Une sécurité factice puisque les jeunes enfants n'ont jamais eu les os aussi fragiles qu'aujourd'hui, par manque de rayonnement solaire sur leurs jambes, ce qui n'était pas le cas en 1960 ! Songez qu'un bébé, un jeune enfant, passe chaque jour de la maison à la crèche ou à l'école, se déplace dans des cages ambulantes que l'on nomme vêtements, ne montre que le visage et les mains à la lumière solaire que le temps des récréations «  quand le temps le permet ! » On ne prend aucun risque, même pas celui de s'enrhumer, ce qui d'ailleurs n'empêche rien , au contraire !

Pourquoi s'étonner alors si à l'adolescence, comme le fils prodigue, les jeunes se mettent en danger, ne serait-ce que pour se servir normalement de leur cerveau ? ¨Pour se sentir exister. Pour se sentir vivants. Cela explique aussi pourquoi aujourd'hui nous assistons à des défis de plus en plus osés tels la traversée des océans à la rame, en planche à voile, à skis. C'est admirable mais pas toujours indispensable. Lorsqu'il y a cinquante ans, le docteur Alain Bombard se laissait dériver sur son canot à travers l'Atlantique, ce n'était pas pour relever un défi mais tout simplement pour étudier les conditions de survie des navigateurs en perdition. C'est à Alain Bombard que nous devons la qualité de nos radeaux de survie.

Plus que jamais aujourd'hui, nous vivons l'aventure et le risque à travers une poignée de fous de l'aventure, mais aussi et malheureusement par la violence des films et de l'information, ce qui nous conforte dans la légitimité de toutes les assurances dont nous nous entourons. Ce qui aussi nous empêche d'agirn, d'imaginer des solutions, d'imaginer des actions qui pourraient aider l'humanité à vivre mieux.


(France Guillain)

Publicité
Publicité
Commentaires
CHEMINS DE VIE
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité