LE SIDA...(2)
Voici
donc, toute trouvée la solution du problème :
D'une
part, la pneumocystose (qui est une forme de pneumonie faisant
intervenir une microbactérie : le pneumocystis carini), dont
on avait remarqué depuis longtemps qu'elle s'attaquait à
des organismes immunodéprimés (chez les greffés
notamment), trouvait là un terrain favorable à son
émergence, d'autant plus que les cellules pulmonaires des
personnes concernées étaient sérieusement
agressées par les nitrites.
D'autre
part, le sarcome de Kapose (réputé être une forme
de cancer des vaisseaux sanguins) se voyait justifié puisqu'il
était déjà répertorié chez des
sujets immunodéprimés ayant subi une corticothérapie
ou une transplantation d'organe.
Cette
solution, scientifiquement satisfaisante en tous points, fut pourtant
abandonnée très rapidement au profit de la piste
rétrovirale. Il faut dire que les avantages de cette (fausse)
piste étaient nombreux et variés.
Aus
Etats-Unis les contribuables commençaient à manifester
leur mécontentement devant la nullité des résultats
après dix ans de recherches sur l'origine rétrovirale
des cancers, seule piste financée par de l'argent public, à
coups de millions de dollars. Une nouvelle pathologie arrivait à
point nommé.
Les
laboratoires pharmaceutiques (tout puissants, notamment parce qu'ils
financent avec largesse les campagnes électorales) piaffaient
d'impatience, eux aussi, dans l'attente de résultats
permettant l'élaboration de nouvelles molécules et
l'encaissement des substantiels bénéficies s'y
rapportant.
Certains
dirigeants voyaient dans la menace virale un excellent moyen de
distraire l'attention du public des véritables problèmes.
Les ligues de vertu et sectes en tout genre pouvaient agiter le spectre d'une malédiction divine venue punir la dégradation des moeurs.
Quelques chercheurs en mal de popularité ou de reconnaissance pressentaient que le syndrome allait leur apporter la gloire et la fortune qu'ils estimaient mériter.
Il n'est donc pas nécessaire d'accréditer la théorie du complot dans cette épopée du VIH; la somme des rancoeurs et des appétits individuels suffit à expliquer pourquoi tout le monde s'est engouffré sans réfléchir dans l'hypothèse virale du sida, négligeant totalement la notion de terrain, pourtant évidente.