DESIDERATA
(Ce texte est très connu, mais je ne résiste pas à l'envie de le mettre, pour mémoire !)
Reste calme au milieu du bruit et de l'impatience et
souviens-toi de la paix qui découle du silence. Autant que tu
le peux, mais sans te renier, sois en bons termes avec tout le monde.
Dis ce que tu penses, clairement, simplement ; et écoute les
autres, même les sots et les ignorants ; eux aussi ont quelque
chose à dire.
Evite les gens grossiers et violents car
ils ne sont que tourments pour l'esprit. Si tu te compares aux
autres, tu risques de devenir vaniteux ou amer, vu qu'il y aura
toujours quelqu'un de plus grand ou de plus petit que toi.
Sois
fier de ce que tu as fait et de ce que tu veux faire. Aime ton
métier, même s'il est humble; c'est un bien précieux
en notre époque trouble. Sois prudent dans tes affaires, car
on pourrait te jouer de vilains tours. Mais que ceci ne te rende pas
aveugle à ce qu'il y a de beau; bien des gens luttent pour un
idéal et, partout sur la Terre, on fait preuve de courage.
Sois toi-même, surtout dans tes affections. Fuis
par-dessus tout le cynisme en amour, car il persiste même après
avoir desséché ton cœur et désenchanté
ton âme.
Permets-toi de t'enrichir de l’expérience
des ans, te défaisant progressivement de tes puérilités.
Affermis-toi pour faire face aux malheurs de la vie.
Mais ne
te détruis pas par une imagination maladive; bien des peurs
prennent naissance dans la fatigue et la solitude. Malgré la
saine discipline qui s'impose, sois bon envers toi-même.
Tu
es un enfant de l'univers, tout comme les arbres et les étoiles
: tu as le droit d'être ici. Et même si cela n'est pas
clair en toi, sois assuré que tout se passe dans l'univers
selon ses règles propres. Par conséquent, sois en paix
avec ton Dieu, quelle que soit en toi son image. Et par-delà
tes peines et tes aspirations, au milieu de la confusion de la vie,
sois en paix avec ton âme.
Dis-toi qu'en dépit
de ses faussetés, de ses ingratitudes, de ses rêves
brisés, le monde est tout de même merveilleux.
Répands
la bonne humeur. Et tâche d'être heureux.
Poème
écrit en 1927 par Max Ehrmann (1872-1945)