QUAND LA DEPENDANCE AFFECTIVE...(fin)
Revenir
à soi pour guérir de la dépendance
Il
est surprenant de constater combien la personne qui souffre après
des années de dépendance affective attend une
transformation de sa vie de la part du monde extérieur ! Elle
est comme ce chercheur d'or qui tente désespérément
de trouver des pépites étincelantes chez l'autre, mais
qui gagnerait à les découvrir en lui-même ! D'où
la nécessité de revenir à elle pour creuser
sa propre mine d'or et amplifier son sentiment de paix.
C'est
en prenant soin de ses propres besoins et de ses propres émotions
qu'elle pourra progressivement se déconditionner des
sentiments d'insécurité de l'enfance. Elle peut le
faire en se penchant avec bienveillance sur son histoire personnelle,
en allant aux sources de son sentiment d'abandon (un passé
difficile, des traumatismes de l'enfance, des deuils ou séparations,
des abus sexuels...) et sur les croyances négatives qui en
découlent (par exemple : « je suis
vraiment nul, je ne vaux rien... ») Rechercher
ainsi les causes essentielles de la dépendance affective
l'amènera peu à peu à prendre conscience de son
vrai potentiel et à enraciner en elle des comportements
nouveaux positifs : une bonne confiance en soi, de la légèreté,
de l'assurance, de la joie de vivre, de l'autonomie...
Etre
dépendant sur le plan affectif engendre des sentiments
d'abandon ou de culpabilité,
des tiraillement entre une volonté de réussir et un
sentiment d'impuissance, une bizarre impression de vide
puis de trop-plein, l'envie de fuir sans pouvoir s'empêcher de
répéter les mêmes scénarios.
La
dépendance affective rend souvent sourd et aveugle devant ce
type de conditionnement alors même que l'entourage voit et
reconnaît l'ampleur des dégâts ! La guérison
consiste à créer des relations satisfaisantes dans
lesquelles s'équilibrent le donner et le recevoir et où
refuser et demander redevient le garant d'un amour plein et libre. On
peut ainsi redevenir attentif à s'engager dans une relation sans
la surinvestir, prendre le temps, vinre l'instant présent sans
s'accrocher à l'autre, sans anticiper sur l'avenir de la
relation. Cela demande de pacifier les attentes, d'aimer
sans être rivé à l'autre, de rallumer sa propre
flamme.
Pour devenir un individu à part entière, nous ne pouvons guère nous appuyer sur des relations étouffantes ou fusionnelles. En amour, il peut être salutaire de satisfaire nos propres besoins et nos propres désirs de nous faire du bien, de nous aimer nous-même tout en aimant l'autre et parfois même de nous séparer pour grandir. Cet apprentissage de l'amour de soi-même demande une attention infinie pour rencontrer notre vide existentiel et croire en nos richesses. Il est accessible à toute personne motivée par son évolution et par son envie de prendre sa vie en main. Et comme l'amour attire l'amour, pour s'ouvrir à l'amour véritable, il est parfois nécessaire, en premier lieu, de tomber amoureux de sa propre vie !
(Monique Grande)