LES CONCEPTIONS DU CANCER ET DE LA MALADIE (1)
SELON LE DOCTEUR CLAUDE SABBAH
(Par Gérald LEROY-TERQUEM et Djohar Si AHMED)
Prenant
à revers nombre de conceptions classiques de la cancérogenèse
et des origines admises de nombreuses maladies, le Dr Claude Sabbah
propose depuis de nombreuses années une approche pour le moins
originale de ces questions et un enseignement magistral qui connaît
tant en France qu’au Canada et en Belgique un incontestable succès.
Succès d’autant plus légitime qu’il s’étaye
sur des centaines de cas de guérisons tout à fait
inespérées par la seule médecine classique.
À
l’instar de ce qui a pu être démontré par le
psychiatre et psychanalyste Paul Claude Racamier pour la
schizophrénie (dont l’organisation mentale est loin d’être
le chaos décrit par les auteurs classiques), le cancer n’est
pas (selon Sabbah) une prolifération anarchique de cellules
soudain devenues folles.
Qui
plus est, les maladies, quelles soient graves ou bénignes ne
seraient pas dues à la seule influence d’un virus ou d’une
bactérie, d’une tabagie au long cours, ou de n’importe
quels facteurs intercurrents connus et habituellement mis en avant
(exogènes ou endogènes). Si ces facteurs ne peuvent
être complètement exclus, ils n’apparaissent plus
comme éléments déterminants.
Il n’est pas aisé dans le cadre d’un article de rendre compte de toute la complexité des conceptions de Claude Sabbah dont on peut retrouver au demeurant les prémices dans les tra-vaux et observations des psychanalystes et des psychosomaticiens qui l’ont précédé.
En résumant les choses à l’extrême, on peut néanmoins poser quelques-uns des grands axes de ses conceptions.
La
maladie en tant que solution de survie
Une maladie, quelle qu’elle soit, et un cancer en particulier, est
une solution (la solu-tion) trouvée par le sujet pour survivre
à une situation et un vécu de stress qui n’est plus
abordable, affrontable, métabolisable par la psyché (on
peut dire aussi en terme psychopathologique : qui n’est plus
pensable). La maladie à cet égard s’inscrit dans un
processus de réparation. Une réparation qui pourrait
(parfois) être totale si on laissait la masse tumorale ou la
maladie évoluer d’elle-même. Parfois en effet, car cet
impératif de survie est un objectif purement inconscient qui
ne préjuge pas du risque létal de la création
d’un cancer ( d’un infarctus, ou d’une maladie
hérédo-dégénérative) à plus
long terme.
Stress
programmant et stress déclenchant
Il est des stress dont l’intensité est telle qu’ils peuvent à la fois programmer une maladie et la déclencher. Cependant dans la majorité des cas ces deux types de stress (programmant et déclenchant la maladie) sont nettement distincts.
Il
faut, pour que surgisse un état de stress suraigu susceptible
de déborder les capacités psychiques du sujet et «
passer dans le corps », qu’il ait existé préalablement
et dans l’histoire du sujet un stress « programmant ».
Soit dans les premiers âges de la vie, soit au cours de la vie
fœtale, soit au cours du processus de naissance (O. Rank, S. Grof)
soit dans les conditions mêmes de la conception, soit encore
dans l’inconscient familial (influence des facteurs
transgénérationnels). Ceci se comprend d’autant mieux
que cette programmation implique les niveaux les plus archaïques
de la psyché, ceux qui sont les plus sollicités dans
les premiers âges de la vie.
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La maladie est un moyen d’éviter la mort immédiate
qui ne manquerait pas de survenir si le stress continuait à se
jouer au seul niveau psychique. On connaît ainsi des cas de
morts subites advenues dans des contextes de stress soudains et
suraigus (simulacre d’assassinat par exemple), situations extrêmes
où l’état de maladie n’a pas eu le temps ou la
possibilité d’être créé.
- le stress est toujours lié à un vécu déterminé et porteur de sens : perte de territoire, impossibilité d’assumer une épreuve existentielle, dévalorisation extrême, trahison, etc…
(...)