PSYCHOGENEALOGIE (fin)
(...)
Abordons
maintenant la problématique de l'ENFANT DE REMPLACEMENT qui
véhicule la culpabilité du survivant. Perdre un enfant
inverse l'ordre générationnel de la vie et amène
à accepter l'inacceptable.
De nombreux récits
renvoient à cette notion d'enfant de remplacement. L'enfant de
remplacement porte la culpabilité de celui qui est mort tant
que les parents ne sont pas engagés dans un processus de
deuil.
Quant
à l'ENFANT REPARATEUR, il porte généralement une
charge qui ne lui appartient pas.
On peut citer l'exemple du cas
d'une patiente qui souffre de colite chronique et de gastro-entérite
à répétition et qui apprend pendant un
interrogatoire "serré" auprès de ses parents
qu'elle a été conçue lors d'un "deuxième
voyage de noces" dans les Caraïbes car ses parents étaient
à l'époque en conflit (pour une histoire d'amour
extra-conjugale).
Les
parents l'ont en quelque sorte idéalisée et la
programment pour appliquer le mythe de l'excellence. Elle adopte les
comportements que l'on attend d'elle : c'est la course du "zéro"
défaut "zéro" répit. En clair elle n'a
plus droit à l'erreur pour "réparer ses parents".
Cette
manifestation psychosomatique illustre bien la maladie de
l'épuisement des ressources physiques et mentales qui survient
lorsqu'on s'est trop évertué à atteindre un but
irréalisable qu'on s'était fixé ou les valeurs
que nos parents nous ont imposées comme pour conjurer le
sort.
Et pourtant nous sommes tous d'accord pour affirmer que les
enfants ne sont manifestement ps là pour réparer la
faute des parents...
MEMOIRE
ET OUBLI
A
la suite de ces différentes illustrations, quelles conclusions
pouvons-nous en retirer ?
Sur le plan purement théorique,
si les dictionnaires définissent la "généalogie"
comme une science ayant pour objet la recherche des origines et des
filiations, la "psychogénéalogie" étudie
les rapports possibles entre les événements, les
situations que nous vivons et notre histoire de famille.
En
ce qui concerne la mise en pratique, l'arbre généalogique
classique mentionne les noms, prénoms, dates de naissance, de
mariage, de décès de tous les membres de la famille,
alors que le "génosociogramme" intègre
d'autres paramètres tels que dates de conception, la place
dans la fratrie, les avortements, les fausses couches, les maladies,
les événements d'ordre sexuel comme les violences, les
attouchements, les incestes, les infidélités,
l'homosexualité...
Traiter
de ce thème, c'est inévitablement aborder la notion de
mémoire, pourquoi ?
Parce
que la mémoire est partout : on en parle beaucoup aujourd'hui
sous forme de mémoire cellulaire ou génétique,
de mémoire familiale, de mémoire affective culturelle,
historique...
Bref,
la mémoire constitue un HERITAGE dont nous disposons pour
répéter une information et, de ce fait, nous devenons
en quelque sorte un LIEU DE MEMOIRE.
(Je présente toutes mes excuses à l'auteur de ce texte, dont j'ai oublié de noter le nom, ces notes m'étant destinées au départ.)