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CHEMINS DE VIE
29 avril 2008

LES CONCEPTIONS DU CANCER...(2)

Stress programmant et stress déclenchant

Il est des stress dont l’intensité est telle qu’ils peuvent à la fois programmer une maladie et la déclencher. Cependant dans la majorité des cas ces deux types de stress (programmant et déclenchant la maladie) sont nettement distincts.

Il faut, pour que surgisse un état de stress suraigu susceptible de déborder les capacités psychiques du sujet et « passer dans le corps », qu’il ait existé préalablement et dans l’histoire du sujet un stress « programmant ». Soit dans les premiers âges de la vie, soit au cours de la vie fœtale, soit au cours du processus de naissance (O. Rank, S. Grof) soit dans les conditions mêmes de la conception, soit encore dans l’inconscient familial (influence des facteurs transgénérationnels). Ceci se comprend d’autant mieux que cette programmation implique les niveaux les plus archaïques de la psyché, ceux qui sont les plus sollicités dans les premiers âges de la vie.

Cependant toute situation de stress n’est pas forcément génératrice d’un état de stress. Tant que la psyché possède les ressources pour gérer le stress (ce qui est possible si son intensité n’est pas trop forte et s’il ne fait pas trop écho à un stress programmant), le sujet trouvera des stratégies adaptatives : dans son monde intérieur, dans sa relation au monde extérieur et aux autres, éventuellement dans des manifestations neurovégétatives. Dans ce dernier cas on peut penser à ce patient de Françoise Dolto qui avait bien des difficultés à lui exprimer (tant il était poli) les ressentiments qu’il éprouvait à son encontre. Remarquant à plusieurs reprises une certaine moiteur (de la main de son patient) au moment de la poignée de main donnée sur le pas de la porte, elle lui dit un jour : « Pourquoi ne me dites vous pas que je vous fais suer ? », révélant ainsi les éléments transférentiels jusque-là inabordables...

Ceci étaye l’assertion selon laquelle les manifestations neurovégétatives peuvent être porteuses de sens. On découvrira avec Sabbah qu’il en est de même avec les cancers (et toutes les autres maladies).

Lorsque les ressources psychiques (et les réactions neurovégétatives) sont dépassées, et ceci dans le contexte d’un « stress déclenchant », tout se passe comme si un phénomène de « disjonction .

Les trois niveaux de l’être

Dans cette logique Claude Sabbah envisage un système à trois niveaux :

- la vie psychique, celle de nos pensées, de notre monde imaginaire, conscient et inconscient, lieu du travail psychothérapique ou psychanalytique,

- notre corps dans sa réalité biologique : domaine de la médecine,

- et entre les deux ce qu’il appelle faute d’un meilleur terme, le cerveau automatique.

Ce serait cette partie de nous-même (qui semble bien correspondre à une réalité neurophysiologique) qui orienterait, dans un mouvement de survie, et un peu à la façon d’un système d’aiguillage, toute la charge du stress vers le corps réel. Ce cerveau automatique, qu’on peut voir à l’œuvre dans maintes situations de la vie (par exemple les comportements automatiques qui ne peuvent être le fruit de la moindre activité de pensée) est une zone d’ombre. De fait tous les chercheurs qui travaillent sur le stress n’ont jusqu’à ce jour jamais intégré la dimension de l’inconscient (c’est-à-dire le sens des choses vécues et l’expression de ce vécu au-delà de la conscience qu’on peut en avoir). De la même manière ceux qui prennent en compte l’inconscient n’ont jamais ou très peu intégré la notion de stress aigu ou chronique et ses implications neurophysiologiques (biologiques). Le cerveau automatique, articulation entre vie psychique et corps réel est donc (dans cette dimension), purement et simplement ignoré.


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