OU COURS-TU PETIT HOMME PRESSE ?
(David Ciussi)
Avez-vous l'impression de manquer de temps, d'être toujours débordé par les tâches du quotidien ?
Vous sentez-vous souvent impatient ou trop souvent en retard ?
Ne vous sentez pas tout seul, nous souffrons tous du mal du siècle, la vitesse.
Alors
servons nous de cet inconfort comme d'une chance de prendre
conscience de ce déséquilibre qui nous oblige à
plonger dans les abîmes de l'ignorance de soi... et dans notre
incapacité à vivre dans l'instant.
Témoignage
:
« Ce
matin-là, à peine réveillé, je pensais à
toutes les choses que je devais faire : j'ai embrassé
machinalement ma femme, grommelé aux enfants :
« dépêchez-vous, il va y avoir du trafic sur
le périphérique »... Puis, je suis monté
dans ma voiture en me disant : « j'en ai marre, je suis
toujours en retard. » Le stress montait en moi. Mais un
grand « boum » interrompit le fil de mes
pensées. Comme un fauve inquiet, je me suis retourné,
une voiture venait d'en heurter une autre... et se dirigeait vers
moi. J'ai vu qu'elle ne pouvait m'éviter... Et là,
quelque chose d'incompréhensible s'est passé : tout
s'est ralenti comme dans un film qui défile lentement, j'ai vu
arriver la voiture. Hors du temps, j'ai vécu des instants de
présence et de conscience incroyables au coeur de ma mort que
je croyais imminente... Tout était étrange, silencieux
! Une joie palpable englobait mon esprit... C'est alors qu'une
puissante claque m'a projeté à quelques mètres...
miracle, j'étais vivant...
Aujourd'hui,
un an après, je vis un calme tranquille, je ne suis plus
stressé par la frénésie des activités et
des objectifs à atteindre « plus tard »;
je vis totalement actif et calme. La conscience que j'ai de ma vie,
de la vie, a été bouleversée; je vis une qualité
de présence dense, essentielle, originelle, où
seulement quelques pensées traversent mon esprit. Ces pensées
ne viennent plus d'un « moi » identifié
aux structures de la peur, du passé et du devenir, mais de
l'intelligence globale de la vie. Aujourd'hui, à chaque fois
que mon ancien «moi » se manifeste, je me centre sur
mes activités immédiates et concrètes dans une
lenteur délicieuse comme si ces instants étaient le
bien le plus précieux. »
N'escamotez
pas votre plaisir d'agir
La
société nous pousse vers les résultats, la
quantité, mais peu dans le « bien-être durable ».
Le plaisir d'agir est escamoté. L'homme risque ainsi de perdre
l'émerveillement en ne prenant plus de plaisir à
expérimenter sa vie. Il perd son temps dans la préoccupation
de son devenir. Le temps n'est alors plus utilisé comme un
allié mais comme un ennemi... La notion de satisfaction
disparaît au profit de la notion de la rentabilité. Le
recentrage dans le corps est négligé au profit de la
pensée mentale impatiente qui nous sature d'attentes et de
projections. Elle nous met dans une situation de danger artificiel
par une pensée automatique qui nous fait croire que nous
sommes toujours en «décalage horaire ».
Savoir se satisfaire du pas de l'instant, être vraiment en
accord avec l'acte que je suis en train de faire, dans l'union du
corps et de l'esprit génère de la paix, du silence, de
la simplicité en nous...
Chaque seconde qui passe ne reviendra plus jamais. Goûter à cela donne sens au miracle et que j'existe ici et maintenant.