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CHEMINS DE VIE
23 juin 2008

NOTRE RELATION A LA NOURRITURE (1)

(Michel Gillain)

Notre manière d’être avec la nourriture nous parle de notre manière d’être dans la vie. L’aliment ne nous met pas en danger. Par contre, la pulsion qui nous pousse à manger du sucre, du chocolat, des quantités impressionnantes de nourriture … en est la réelle cause. Cette pulsion est l’expression d’une émotion ingérable que nous tentons d’anesthésier.

Mon propos sera de vous partager quelques senteurs de ma pratique qui amènent à faire le lien ou plutôt combler le vide entre diététique et thérapie, entre culpabilité et responsabilité. Les « mets sages » secrets du ventre.

Pour une fois, laissons de côté notre intellect tout-puissant : nous ne mangeons pas avec la tête, mais bien avec nos tripes. Laissons enfin parler ce ventre tellement muselé par les corsets des pensées bienséantes de notre siècle affamé !

« Ventre affamé n’a point d’oreilles », il se met à souffrir et nous le fait entendre de gré ou de force. Il entre dans l’opposition, la clandestinité. De là, la porte s’ouvre vers la boulimie, l’anorexie, l’orthorexie ou encore vers l’obsession du poids et des régimes.

Le mot diététique provient de la racine grecque « dieta » qui signifie : la manière de vivre, l’art de vivre. Cela nous éloigne fortement du sectarisme alimentaire actuel qui provoque plus de dérégulation que de plaisir !

Ne pouvant plus nous fier à quelque source scientifique, diététique ou autres, pourquoi ne pas revenir à notre propre bon sens ? Ecouter la seule personne capable de savoir ce qui est bon pour notre organisme, comme pour notre vie en général, à savoir … nous ? Trop facile ?

J’aimerais tant vous approuver, mais l’expérience me dicte le verdict contraire. Nous aimons tant nous éviter nous-même !

En vérité, toute notre histoire alimentaire, et cela dès notre conception, n’est qu’un gigantesque périple en quête de la source originelle, du ventre fondateur et nourricier : nous sommes tous des « fruits de mère ».

La restauration

J’ai toujours été fasciné d’observer une famille se mettre à table. Très vite, je découvris que notre manière d’être avec la nourriture parlait de notre manière d’être dans la vie. La place que nous occupons à table ne parle-t-elle pas également de la place que nous prenons timidement ou franchement dans notre vie ? Il y a ensuite des personnes qui « gobent » tout, comme dans leur vie, d’autres n’ont plus de goût à rien … d’autres encore trient leur assiette en commençant par ce qu’elles n’aiment pas pour terminer par ce qu’elles préfèrent ; certaines font l’inverse … n’avez-vous jamais rencontré des personnes qui piquent régulièrement dans les assiettes des autres ? Que dire des personnes qui laissent toujours quelque chose dans leur assiette ?

Ces observations amusantes nous éclairent sur la manière dont la personne est en relation … avec elle-même, les autres, et sa vie …

Le mot « restauration » fait également référence à l’antiquaire qui enlève les couches superficielles d’un vieux meuble pour parvenir à l’essence, à l’identité, et en révèle finalement la beauté naturelle.

Car au bout du compte, c’est bien de cela qu’il s’agit : retrouver la beauté immanente qui réside en chacun de nous. Lorsque j’accueille des personnes éprouvant des difficultés dans leur relation à la nourriture, elles sont généralement animées d’une même souffrance : la reconnaissance intime, personnelle et inconditionnelle de leur véritable beauté intérieure.

- Quelle est ma valeur ?

- Ai-je de l’estime pour moi ?

>

- Suis-je fier(e) de moi ?

- Ai-je confiance ?

- Suis-je juste ?

- Comment je me traite ?

- Est-ce que je m’aime ?

Voilà autant de questions qui révèlent cette demande essentielle.

Mon rôle de « restaurateur » n’est certes pas seulement de vous nourrir d’aliments mais bien de vous aider à révéler votre talent particulier, à faire briller votre or. Ne dit-on pas : « lorsque l’on est amoureux (de soi, de l’autre, de la vie) l’on vit d’amour et d’eau fraîche ».

(...)

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